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Mon premier triathlon S – Triathlon Bordeaux Métropole 2018

by Gwenaëlle
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» Hello, hello ! J’espère que vous allez bien ! Aujourd’hui j’avais envie de vous partager l’expérience de mon premier triathlon, il y a déjà un mois de ça… Vu que je m’apprête à réaliser mon second dans quelques jours (un M cette fois-ci), je me suis dit qu’il était grand temps de vous rédiger mon compte rendu – même si je poste aussi beaucoup sur Instagram ! Si vous arrivez tout juste sur cet article, cette année je me suis lancée le défi de participer à un half-ironman. Un an pour passer de fille pas du tout sportive à triathlète je n’ai pas du tout la prétention de me qualifier ainsi alors un « fille qui n’est pas décédé lors d’un half-ironman » sera bien plus approprié pour l’instant :) Si vous voulez en savoir plus sur ce défi, j’ai rédigé tout un article dédié il y a bientôt un an de ça → 365 jours pour réaliser un half-ironman.

Dans ma préparation pour cette grosse course, je m’étais dit qu’il serait bien que j’en fasse une autre en amont, beaucoup plus petite, juste histoire de se familiariser un peu plus avec les règles, appréhender les transitions et enchaîner réellement ces 3 sports dans la foulée. C’est un peu au hasard qu’au tout début de l’été j’ai commencé à chercher un triathlon dans ma région et sachant que ma voiture ne peut pas m’amener bien loin, il fallait que ce soit vraiment proche de chez moi. Par chance le Triathlon de Bordeaux Métropole avait lieu le 8/07, la date était parfaite, le lieu était parfais, j’étais inscrite et délestée de 40€ !

💪 Préparation :

J’ai pris mon dossard à environ 7 semaines de la course, je n’ai pas suivi de préparation spécifique puisque je m’entraîne depuis bientôt un an, de façon régulière pour mon gros objectif – j’avance petit à petit à mon rythme et je ne suis pas encore de plan d’entrainement stricte. L’idée principale était de faire un petit bilan sur la situation (et en toute honnêteté, vu que les distances étaient beaucoup plus courtes que ce que j’ai l’habitude de faire à l’entrainement, je pensais que ça allait passer tout seul et que je pourrais même viser une petite performance).

La seule chose pour laquelle je voulais me préparer en amont, c’était de nager en eau libre car même si on est habitué à enchaîner les longueurs à la piscine, nager dans un lac est complètement différent. Malheureusement le temps m’a cruellement manqué (entre temps j’ai appris que je déménageais à Londres le weekend juste après le triathlon, j’avais aussi un semi-marathon prévu juste avant, bref c’est devenu un peu beaucoup compliqué de tout concilier…) Le point « positif » c’est que l’eau du lac était beaucoup trop chaude (26 degrés !) pour que le port de la combinaison soit autorisé donc je n’ai pas eu à me prendre la tête sur ce point.

Au niveau préparatif de la course en elle-même, j’ai trouvé qu’il n’y avait pas beaucoup d’information à disposition de la part de l’organisation. Je ne sais pas si c’est propre au triathlon (je suis plus habituée aux courses de running pour l’instant) ou si c’était celui-ci en particulier mais les informations arrivaient vraiment au compte goutte juste quelques jours avant la course (d’ailleurs j’ai du aller d’urgence faire retirer mes prolongateurs vélo la veille de la course car ils dépassaient la taille autorisée). Ce sont des petits détails mais quand on stress déjà pour la course en elle-même, c’est plaisant d’avoir suffisamment d’informations en amont pour éviter une couche de stress en plus.

🏅 Jour J c’est parti !

Autant j’avais super hâte de m’élancer sur cette course et de pouvoir mettre à profit ces durs mois d’entraînement, autant quand le moment est vraiment arrivé, j’ai flippééééééééé comme jamais. Je crois que c’était un mélange de peur de l’inconnu et d’un trop plein d’émotion; j’ai vraiment dédié cette année entière à cet objectif alors j’ai peut-être eu peur que ce ne soit pas comme je l’imaginais. Je dors très peu la nuit qui précède, j’arrive difficilement à avaler un petit déjeuner mais heureusement j’embarque toutes mes affaires et je pars chercher mon frère et ma mère qui ont accepté de venir me soutenir (je sais qu’ils râlent encore de s’être levés si tôt un dimanche matin mais sans eux je n’y serais jamais allée, leur soutient était primordiale et je les remercie encore mille fois). Pour ne pas trop les presser, j’essaye de partir le plus tard possible mais j’ai quand même mon dossard à récupérer sur place.

A peine arrivée, je vois des centaines d’athlètes avec leur vélo, leur équipement, ils ont tous l’air professionnels, et je me demande juste ce que je fais ici… Une fois mon dossard entre les mains, je colle les autocollants sur le vélo, je regarde autour de moi et j’ai les larmes aux yeux qui montent, j’ai vraiment trop d’émotions et de stress en moi, je sens que ça ne va pas le faire. Je respire un grand coup, je vais poser mon vélo au parc à vélo. Il me reste 5min avant le briefing d’avant départ. Je vois des gens dans l’eau en train de faire quelques longueurs et je me dis que je ferais bien d’en faire autant histoire de me rassurer.

Tête sous l’eau : ah oui c’est vrai que dans un lac on voit vraiment rien sous l’eau. Je fais quelques bras de crawl, ça passe, les lunettes sont en place, ça me redonne un peu confiance :)

🐟 Natation – 750m dans un lac – 23min18

9h45, départ ! Les femmes partent 5min avant les hommes – j’avoue ne toujours pas avoir compris ce choix… nous étions 60 femmes pour 250 hommes avec un super niveau, il était évident que 5min n’allait pas changer grand chose et qu’on allait se faire rattraper et nager dessus par les hommes. Ca m’a rajouté un coup de stress au départ car je savais ce qui m’attendait. Bref, départ donné, je m’élance, je prends une première respiration sur le côté, et là c’est le drame j’ai de l’eau qui rentre dans ma lunette droite, j’ai de la buée, j’y vois rien, je panique, je n’arrive pas à calmer ma respiration, je n’arrive pas à nager le crawl sans me noyer. Je sais que ça ne sert à rien d’insister donc je commence à nager la brasse pour avancer, en me disant que je vais finir par me calmer et que je pourrais reprendre le crawl plus tard. Sauf que non, même en brasse je suffoque énormément. Néanmoins en regardant autour de moi je vois qu’on est un petit groupe de 3-4 à nager la brasse. On est suivi par une bénévole en kayak qui nous encourage tout du long et franchement ça fait un bien fou de se sentir entourée, encouragée. Elle nous prévient que les garçons ne vont pas tarder à nous passer dessus mais qu’il ne faut pas paniquer, ça va bien se passer. Elle nous dit qu’on peut même s’arrêter pour les laisser si on souhaite. Finalement j’ai continué et je ne me suis pas pris trop de coups. A ce stade je n’ai pas encore fait le demi tour de la boucle mais je renonce définitivement à nager le crawl, je me concentre pour essayer d’avancer le plus vite que je peux et finalement petit à petit je vois la terre en face se rapprocher, je suis proche de mettre un pied à terre et c’est mon plus grand soulagement de la journée 🙏

La réaction de ma mère quand elle a vu les garçons s’élancer « On aurait dit des piranhas !!! »

Au final je suis plutôt étonnée de voir mon temps, juste 3min de plus que ma dernière séance en piscine (c’est vous dire mon grand niveau en matière de crawl :)). En soit, le seul problème à nager la brasse, c’est que je sens avoir déjà bien solliciter mes jambes qui sont déjà un peu fatiguées (le crawl permet de forcer d’avantage sur les bras et mettre les jambes un peu au repos pour la suite). Dans l’eau j’ai eu l’impression de m’être fait dépasser par absolument tout le monde mais lorsque j’arrive dans la zone de transition, je vois encore pas mal de vélo, je ne sais toujours pas comment cela est possible mais sur le coup ça m’a plutôt redonné le moral. La transition se passe plutôt bien, à peine 2min et c’est déjà reparti !

🚴 Vélo – 20km – 2 boucles de 10km sur parcours plutôt plat – 51min11

Dès les premiers coups de pédale, je kiffe ! Le vélo est vraiment ma partie préférée; je maîtrise, les routes sont fermées à la circulation, je vois le paysage défiler, je me sens libre. J’aime tellement que j’ai envie de forcer mais je me raisonne en pensant à la course à pied qui m’attend ensuite, je sais que ce ne serait pas un bon choix stratégique… Tant pis, je kiffe quand même ! La première boucle est déjà presque terminée et on la clôture par tout un passage que j’avais déjà fait en courant la semaine dernière lors du semi marathon des Jalles. C’est un véritable plaisir que de pouvoir aller (un peu, beaucoup) plus vite sur cette section 💨

Deuxième boucle, un petit mot pour tous les bénévoles qui nous ont indiqué la route avec toujours un grand sourire et un mot d’encouragement, merci merci ! Il fait déjà très, très chaud alors j’essaye de boire régulièrement. Un bénévole nous cri « allez bientôt la fin, ensuite c’est la course à pied, c’est le plus facile! » Euh oui, peut-être pour certain, mais clairement pas pour moi haha. Je ne suis toujours pas une pro de la course à pieds, et encore moins par forte chaleur. Si je pouvais rester sur mon vélo pendant encore 50km à la place, j’échangerais volontiers :D On repasse par le chemin que j’avais emprunté en course à pied et ça me fait penser que la fin est proche, très proche, que je vais devoir déclipser mes chaussures des pédales automatiques et je prie tout ce que je peux pour ne pas tomber et me ridiculiser devant tout le monde. Je vois la ligne limite où on est autorisé à être sur le vélo, les pro s’arrêtent pile dessus, moi je prends une grosse marge de sécurité et finalement ça passe crème ! Deuxième transition, de nouveau 2min, je sais qu’il va faire chaud alors pour me redonner un petit coup de boost j’englouti en vitesse une demi pompote et c’est parti !

🏃 Course à pied – 5km (enfin 6 du coup) 43min38

Je sors de la zone de transition et on m’indique le chemin, oui oui par là « whaaaat c’est quoi cette grosse butée de sable« , le parcours commence par un petit chemin digne d’un trail, j’aime pas ça 🙈 C’est aussi la première fois que j’enchaîne vélo → course et la sensation est vraiment bizarre ! La sensation de vitesse avec le vélo est encore présente et j’ai l’impression de faire du surplace en courant. Pourtant en regardant furtivement ma montre je vois que mon rythme est tout à fait correcte (6″30 de moyenne). Petit soucis, dans la précipitation de la transition je n’ai fait qu’un seul nœud à mes chaussures et celui-ci s’est déjà défait. Allez c’est partie pour une petite pause pour refaire mes lacets. Premier bracelet, premier tour bouclé, je croise mon frère et ma mère (je cris sur mon frère car je lui ai confié mon appareil photo et tout ce qu’il fait c’est prendre des photos de l’herbe lol) et allez rebelote la montée dans le sable ! Maintenant que je connais la boucle, je vois à ma montre que j’en suis déjà à 4,5km et pourtant on est encore loin de la ligne d’arrivée. Bye-bye les 5km promis, ce sera finalement 6km et quand on en peut plus, 1km de plus je peux vous dire que c’est très très long ! Mon rythme baisse considérablement, je me mets même à marcher et je peste intérieurement de ne pas avoir réussi à faire cette partie en courant uniquement. Heureusement je finis cette course avec une autre concurrente, on s’encourage et c’est ça que j’adore tout particulièrement pendant les courses officielles, pouvoir rencontrer des inconnus et partager un moment fort avec eux.

Un semblant de sprint sur les derniers mètres et la ligne d’arrivée est enfin passée. Je pars m’asseoir directement car je me sens à deux doigts du malaise à cause de la chaleur. Pas le temps de me remettre, mon estomac fait aussi des siennes, il faut que je file aux toilettes. Rebelote pas le temps de faire mon affaire, ma mère vient me chercher « dépêche toi ils ferment le parc à vélo dans quelques minutes, il faut que tu récupères toutes tes affaires » mais laissez moi mourir en paix sur le trône 😵 Je jette un coup d’œil furtif au ravitaillement, juste un quartier d’orange ou un bout de banane, je passe mon tour. Grosse déception à ce niveau là, une fois la ligne d’arrivée passer, tu rentres chez toi et c’est tout (pas de médaille, rien de vraiment solide à manger…) Je croise pas mal de personne avec un petit sac d’où je vois dépasser une bouteille d’eau, un sandwich, des chips. L’espoir renaît, je me dis qu’il faut qu’aille récupérer mon pack d’arrivée quelque part. En fait non, c’était uniquement réservé aux bénévoles… Evidemment, je ne remets absolument pas en cause tout le travail fournit par les bénévoles (c’est franchement eux qui m’ont vraiment fait passer un super moment sur cette course !) mais entre une personne qui a fourni un effort intense pendant 2h, et quelqu’un qui a indiqué un chemin, je pense que les participants méritaient un peu mieux qu’un simple bout d’orange.

💭 Bilan premier triathlon

Cette première participation à un triathlon m’a fait prendre conscience de plusieurs choses :

👉 Non on est pas obligé d’être un pro, ni d’avoir un matériel de pro pour s’élancer. Sur le parcours à vélo j’ai doublé des participants sur des VTT, des vélos de ville (n’importe quel vélo est autorisé !) et je me suis faite doubler en course à pied par ces mêmes personnes qui sont au final arrivées avant moi ! On peut nager en maillot de bain et enfiler un teeshirt/short pour le vélo.
👉 Non nager le crawl n’est pas obligatoire pour prendre le départ d’un triathlon. On était un petit groupe de fille à nager la brasse et je me suis aussi faite dépasser par des garçons qui nageaient la brasse ! Fun fact : la deuxième féminine toute catégorie a fait sa natation en brasse (on était tous impressionné).
👉 Non courir 5km en triathlon ce n’est pas du tout la même chose que courir 5km normalement. Il faut prendre en compte la fatigue musculaire des autres épreuves et ne pas oublier d’intégrer des transitions vélo > course à pied lors de ses entraînements pour être préparé au mieux le jour J.

Au final j’ai été ravie de boucler ce premier triathlon mais j’en suis ressortie avec encore plus d’angoisses qu’avant le départ. Moi qui pensait que ça allait être une course « facile », je me suis pris une grosse claque en ayant sous-estimé le travail que cela pouvait demander d’enchaîner 3 disciplines et d’être dans le rush à tout moment, même dans les transitions. Une de mes premières pensées a été de me dire que j’arrêtais tout, maintenant, avant qu’il soit trop tard, avant que je prenne mon billet d’avion pour l’half-ironman. Heureusement j’ai pu compter sur le soutien de mes proches qui m’ont remotivé. Promis j’irai au bout de ce challenge, je me prouverai à moi-même que je peux y arriver ! La déception des premières heures a laissé place à une rage de vaincre et de revanche à toute épreuve. Cette expérience m’a aussi permis d’identifier les points clefs sur lesquels il faut que je travaille désormais : appréhender la natation en eau libre, courir après avoir fait du vélo, faire des entraînements plus longs pour habituer mon corps à un effort dans la durée, courir quand il fait chaud.

Voilà pour ce premier récit, s’il y en a qui sont toujours là à ce stade de l’article alors merci à vous de m’avoir lu ! Si vous avez des questions sur cette course ou le triathlon en général, n’hésitez pas à me les poser, j’y répondrai avec plaisir. Comme je vous disais, je prends le départ de mon prochain triathlon ce week-end à Londres, alors suivez-moi par ici @myprettylittlereviews si vous voulez des nouvelles avant mon prochain compte rendu ;-) A bientôt !

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5 comments

Escapadement - Camille 6 août 2018 - 9 h 39 min

J’ai adoré lire ton compte-rendu, même si du coup JE STRESS ! Mon premier triathlon est dans quelques jours et je redoute vraiment la natation. J’ai aussi peur d’être confronté à des gens d’un super niveau, me sentir nulle et de trop ressentir cet esprit de compétition… On verra bien !

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Gwenaëlle 6 août 2018 - 12 h 40 min

Coucou ! Merci d’avoir lu mon compte-rendu :)
Je sors tout juste de mon second triathlon hier, sur lequel la natation s’est super bien passée alors si je pouvais te donner quelques conseils de débutante, ce seraient les suivant :

– essaye de t’entraîner en eau libre au moins une fois avant la course (juste histoire de voir les sensations quand on ne voit pas sous l’eau et apprendre à s’orienter) – si ce n’est pas possible, essaye lors d’une session à la piscine de fermer les yeux quand tu as la tête sous et de les ouvrir uniquement en sortant la tête (ça t’obligera à regarder devant toi).
– prends le temps de souffler un bon coup pour arriver détendue dans l’eau – si jamais le départ se fait depuis la terre ferme, je ne conseillerais pas de courir à toute vitesse pour aller le plus vite dans l’eau (même si c’est ce que tout le monde fait…), y’a rien de pire que d’arriver essouffler pour essayer de trouver sa respiration une fois dans l’eau !

Chaque course est différente et c’est difficile d’anticiper le niveau/l’ambiance mais peu importe la place à laquelle tu termines, c’est vraiment un super dépassement de soi et y’a de quoi être super fière ! Bon courage pour cette course :)

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LECHARTRE 5 juin 2019 - 20 h 48 min

Holà, je ne sais pas du tout si ce blog est encore actif, mais si il l’est j’ai une petite question, mais tout d’abord merci pour le compte rendu, j’ai fini mon premier triathlon dimanche et j’ai aussi eu un moment de solitude et pendant 1 h après je me suis dit j’arrête , mais boooon je sais déjà quel sera mon prochain, d’ou ma question. ;)

A Bordeaux l’année dernière as tu nagé en trifonction ou en combi ? étaient elles autorisées ? merci par avance

Océane

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